Tu as promis que tu vivrais pour moi
Carène Ponte

J’ai rencontré Carène lors de mon aventure en tant que Lectrice Charleston, et notre coup de foudre a été immédiat. Nous nous sommes immédiatement bien entendues, et suivre ses premiers pas d’auteure a été une évidence. Aujourd’hui, je suis très heureuse d’avoir pu découvrir son deuxième roman en avant-première. Merci Carène pour cette lecture !

Le résumé

Quand on a trente ans, on n’est jamais préparé à perdre sa meilleure amie. C’est pourtant le drame que Molly doit affronter quand Marie est emportée par la maladie en quelques mois à peine. Juste avant de mourir, celle-ci demande à Molly de lui faire une promesse : vivre sa vie pleinement, pour elles deux. Elle y tient, alors Molly accepte.
Mais par où commencer ? Lâcher son travail de serveuse ? Rompre avec Germain, l’homme avec lequel elle vit ? Certes, il est comptable et porte des chaussons, mais il est gentil.
Lorsque Molly reçoit quelques jours après l’enterrement un mystérieux paquet contenant douze lettres de Marie, elle comprend que celle qui lui manque tant n’avait pas l’intention de se contenter de paroles en l’air et que son engagement va l’entraîner bien plus loin que ce qu’elle imaginait…

Mon avis

Lorsque mon amie Carène était en train d’écrire ce roman, elle m’a parlé du pitch de départ, et je l’ai avertie de mes premiers doutes : n’était-ce pas un peu similaire à PS : I love you ? Oui, bien sûr, il y avait de ça, avec cette histoire de mort et de lettres. Mais les ressemblances s’arrêtent là, car en refermant le roman, on comprend que l’intention de l’auteure n’était pas forcément là.
Je lis tellement de romans feel-good en ce moment que je suis également un peu inquiète de m’en lasser, et que j’ai tendance à préférer les scénarios un peu plus « originaux » que ceux qui me paraissent déjà vus. Là encore, nous en avons longuement discuté avec Carène, et il est ressorti des points très intéressants de notre conversation que je ne vous développerai pas ici ! (Mais qui pourront donner lieu à des discussions en privé pour ceux d’entre vous que cela intéresserait)

Lorsque l’on ouvre un roman d’une personne que l’on connaît, et que l’on apprécie, l’appréhension de ne pas aimer ou de ne pas accrocher est très présente. Mais heureusement, je peux compter sur le talent de Carène pour me faire passer un bon moment, et je sais désormais que je peux ouvrir ses romans sans cette crainte de ne pas les aimer.

L’histoire de Molly et Marie est tout de suite très prenante. Marie est une ombre invisible qui plane sur tout le roman, sans jamais intervenir directement, puisque l’on apprend son décès dès les premières pages. Leur amitié est belle, je m’y suis beaucoup attachée. Mais j’aurais aimé qu’elle soit plus développée, que les souvenirs soient plus nombreux, surtout au début. J’ai trouvé que le début était un peu trop rapide. J’aurais préféré que l’histoire prenne plus de temps pour s’installer, et que la décision de Molly de « vivre » pour Marie ne soit pas aussi instantanée. Je m’attendais à un peu plus de résistance, en somme. Le deuil de Molly est assez rapidement évoqué et j’aurais préféré qu’il prenne plus de place.
Lorsque j’ai compris que les lettres de Marie contiendraient des petits défis pour Molly, j’ai également eu peur que tout soit un peu très dans la démesure. Mais non, finalement les requêtes de Marie sont réalistes, et là aussi, ça m’a bien plu. Carène a su évincer les facilités qu’ont parfois les écrivains à tellement sombrer dans la fiction qu’ils en oublient le réalisme de leurs histoires.

J’ai aimé retrouver l’humour et la sensibilité de la plume de Carène. J’ai adoré retrouver ses petites notes de bas de page qui me font toujours autant rire ! C’est une caractéristique que j’espère bien retrouver par la suite.

Ce que j’ai préféré dans ce roman, c’est la fin, qui m’a réservée une surprise de taille. On comprend qu’il n’est pas seulement question de deuil, finalement. La leçon de Marie est un véritable cadeau. Son objectif de sortir Molly de sa zone de confort, de lui faire prendre conscience des manques de sa vie, de la pousser à s’orienter dans une direction qui lui paraît plus juste est un sacré pari, plutôt réussi. Après tout, comment peut-on en vouloir à sa meilleure amie morte d’essayer de faire les meilleurs choix possibles pour nous-même ? J’aime être surprise, et je l’ai été. 

En conclusion

Les romans de Carène sont des romans dans lesquels on se sent bien. Malgré des points de départ qui semblent déjà vus, ses intrigues prennent souvent des tours inattendus. Ils n’abordent pas toujours des sujets faciles, mais ils les traitent avec justesse et sensibilité, tout en nous gardant quelques surprises qui nous font les apprécier encore plus. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’attends le troisième avec impatience.

La Parisienne

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