Il y a quelques temps, j’ai reçu un mail assez… inédit, dans ma petite boîte mail. Une proposition étonnante qui a piqué ma curiosité. Une certaine Julie avait jeté un oeil à mon blog et, voyant que je lisais quelques thrillers, me proposait de venir découvrir les coulisses de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale. C’est vrai que ce n’est pas forcément ce dont j’ai l’habitude de vous parler, mais c’est pourtant un sujet qui m’intéresse beaucoup, alors je me suis empressée d’accepter sa proposition.

Vous avez peut-être suivi mon périple sur instagram, où j’ai retransmis ma visite en direct. Aujourd’hui, je vous propose un article pour en apprendre plus sur cette institution plutôt méconnue du grand public (en tout cas, de moi).

L’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (dite IRCGN) est un établissement qui regroupe différents corps de métiers scientifiques. Les membres de cet institut ont deux casquettes : d’abord (et avant toute chose), ce sont des gendarmes, qui sont également ingénieurs ou docteurs. Jusque la fin des années 80, la gendarmerie nationale n’avait pas d’institut (il n’en existait que 5 dans la police). Mais avec l’évolution de la législation et des nouvelles techniques scientifiques, la gendarmerie a construit son propre laboratoire de recherches à la fin des années 80.
À l’IRCGN, on traite 600 dossiers par jour. Vous imaginez un peu ? Bien sûr, c’est un très grand institut qui travaille également en collaboration avec des laboratoires européens. C’est l’IRCGN qui s’est notamment occupé de l’affaire Lady Di, et qui a plus récemment contribué à la résolution des affaires Alexia Daval et Maëlys. C’était assez impressionnant de rencontrer tous ces gens qui travaillent dans un univers aussi sombre, ils doivent vraiment voir des choses difficiles au quotidien…
Toutes ces informations m’ont été données par le colonel Patrick Touron, qui est le directeur actuel de l’IRCGN.

Si l’on reprend le fil de ma journée, nous avons effectué 5 visites différentes, avant de finir par une présentation sur les empreintes digitales suivie d’un petit jeu.

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La balistique

Le premier service que nous avons visité était celui de la balistique : là où l’on s’occupe des balles… et des armes. C’était pour moi la visite la plus impressionnante de toute cette journée, j’étais loin de m’imaginer ce que j’allais découvrir.

Si vous êtes, comme moi, dans un état d’ignorance totale face à la balistique, sachez qu’il existe deux types d’armes : les armes de poing, et les armes d’épaule (ça semble logique quand on nous l’explique). Chaque balle laisse des traces, lors d’un tir, et le travail du service balistique consiste à reconstituer le tir (la distance, l’impact) et définir avec quelle arme il a été effectué.
J’ai pu visiter la CNAM (Collection Nationale d’Armes et Munitions), une sorte de bibliothèque géante avec toutes les armes répertoriées… Sachez qu’il y en a près de 11 000 différentes, et chacune vient de scellés ou d’anciennes affaires. Cette bibliothèque est utilisée pour comparer les armes.

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Le département micro-analyse

Le département micro-analyse permet, comme son nom l’indique, d’analyser les traces recueillies sur un lieu de crime (des morceaux de verre, des éclats, une serrure forcée…). On y conserve les moulures des affaires résolues et traitées.
Il faut savoir qu’au bout d’une heure, on perd 80% des particules ou des résidus de poudre présents sur les mains après le tir ! Parfois, selon les supports, les échantillons peuvent être analysés par plusieurs départements : si c’est le cas, un conseil se réunit pour déterminer l’ordre de priorité dans l’analyse.

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Le service environnement – explosif – incendie

Ce département s’occupe des analyses chimiques. Les pièces y sont souvent vides, car il y a environ 60 salles pour seulement 20 employés ! Hé oui, on ne mélange pas les preuves dans ce département. Il faut savoir que les incendies représentent 70% de leurs activités : toutes les 2 minutes en France, un incendie se déclenche.
L’explosif regroupe souvent la gestion d’attentats terroristes. Quant à l’environnement, ça peut par exemple toucher l’analyse de pollution des eaux.

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La toxicologie

Le service toxicologie s’occupe quant à lui de tout ce qui est stupéfiants, produits de saisie ou prélèvements humains. On fait appel à lui pour des cas de viol ou d’empoisonnement par exemple. Il s’agit également d’un laboratoire, comme les trois services précédents, on y retrouve donc les mêmes équipements.

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Les scellés

Aussi fou que cela puisse paraître : j’ai bel et bien été autorisée à visiter les scellés ! Tout ce qui entre à l’IRCGN pour y être analysé transite par ce service qui dispatche les pièces à conviction au sein des différents labos, pour garantir leur traçabilité.
Chaque colis qui arrive à l’IRCGN est d’abord ouvert sur une table d’aspiration, qui sert à protéger les gendarmes dans le cas où un objet cassé diffuserait des gaz par exemple.

Plusieurs salles composent ce service : la salle normale pour les petits objets, la salle pour les gros objets, une salle réfrigérée pour les prélèvements, et une salle ventilée pour les drogues. Il y a également une morgue qui accueille les corps en cas de décès.

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Les empreintes digitales

Voilà probablement l’un des moments qui m’a le plus marquée lors de ma visite. J’ai appris qu’il existait plusieurs formes d’empreintes digitales, et qu’il existait plusieurs façons de les prélevées sur une scène de crime. C’est d’ailleurs ce qui a donné lieu à notre petit jeu final, qui nous a beaucoup fait rire.

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Si je résume, j’ai énormément appris de ma visite à l’IRCGN. J’ai pu rencontrer des professionnels passionnés par leur métier, qui ne doit pas toujours être facile. J’ai eu l’impression d’infiltrer les dessous d’une série policière à succès ! Et après avoir enfilé la combinaison d’une vraie Technicienne en Identification Criminelle, je peux vous dire que c’est un métier qui demande beaucoup de rigueur et de précision ! Je suis très heureuse d’avoir pu infiltrer les coulisses de cet établissement, et je pense que l’on peut être reconnaissants à l’IRCGN de mettre ses compétences à profit pour résoudre des affaires criminelles malheureusement chaque jour plus nombreuses.

La Parisienne