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Michel Houellebecq
Ma note : 15/20

A la suite des évènements récemment survenus dans ma belle Paris, j’ai décidé de me plonger dans la polémique suscitée par le dernier roman de Michel Houellebecq, qui avait déjà attiré mon attention à l’annonce de sa sortie. La possibilité de son proche arrêt de commercialisation m’a poussée à me le procurer rapidement.

Mon résumé

Dans le futur proche d’une France parallèle à la nôtre, le protagoniste, professeur à la Sorbonne, évolue dans un monde politique chamboulé. Michel Houellebecq met ici en scène une réflexion autour de l’influence de la religion sur le pouvoir politique de notre pays.

Mon avis

Difficile de mettre des mots sur une telle lecture. Soumission est un roman profondément controversé, et l’était avant même sa parution. Et l’on comprend pourquoi. Le protagoniste – dont le nom n’est cité qu’une fois, de mémoire, je l’ai donc oublié – est un quasi anti-héros qui ne facilite pas l’identification. Sans intérêt, sans passion réelle hormis sa thèse sur Huysmans transversale au roman, en rien accessible, il représente une classe sociale et intellectuelle qui se veut réfléchie, à l’image de son auteur. Evoluant dans un milieu élitiste, professeur de lettres modernes à la Sorbonne, ce personnage évoque tout au long du roman des références qui m’étaient connues, mais qui ne sont pas nécessairement engageantes pour un lecteur non-averti.

Au sein même du roman, les propos sont extrêmement polémiques, ce qui rend ma critique difficile. Comme vous le savez, la trame narrative retrace l’accès au pouvoir d’un candidat d’un nouveau parti politique français, le Front Musulman, auquel se sont ralliés l’UMP et le PS. Le fond du roman est donc nécessairement une réflexion politique, ce qui rapproche davantage le contenu de l’essai inventif que du roman réaliste.

Le plus effrayant est probablement la facilité avec laquelle le protagoniste, pourtant effrayé et fuyant, accepte le sort de cette France qui n’est plus celle qu’il a connue. Avec un discours qui ne m’a vraiment pas plu sur l’éducation des femmes dans un état islamique, Michel Houellebecq pousse la réflexion aux limites de l’acceptable.
Cette acceptation est assez déconcertante. Les affrontements du début du roman font très, trop rapidement place à l’assentiment du peuple. Totalement soumis, le protagoniste ira jusqu’à se détourner de sa personnalité pour s’acclimater aux nouvelles conditions qui l’entourent. C’est ce qui m’a le plus choquée, et c’est bien là la volonté de Houellebecq.

Cependant, je ne peux que souligner la qualité de la plume de l’auteur. C’est un réel plaisir de lire une langue de ce niveau. L’enchaînement rapide des chapitres permet une lecture fluide, qui sert assez bien le dessein du livre.

En conclusion

Difficile d’attribuer une note à un ouvrage qui ne ressemble à aucun autre. Pour son contenu profondément polémique, à prendre avec un recul nécessaire, Soumission mérite d’être lu, digéré, et médité…

La Parisienne