Je m’appelle Leon,
Kit de Waal

Le catalogue des éditions Kero regorge souvent de petites découvertes, dont on ne parle finalement pas assez ! Je remercie ma copinaute La Rousse Bouquine de m’avoir parlé de ce roman, et de m’avoir permis de le découvrir à sa sortie !

Le résumé

Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop. Heureusement Leon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Leon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

Mon avis

Leon est un petit garçon de 9 ans qui adore sa vie, qui adore sa maman, et qui adore par dessus tout son petit frère Jake. Et pourtant, Leon va être arraché à sa maman, et va vite devoir dire au revoir à Jake pour ne vivre plus qu’avec Maureen, sa famille d’accueil (un personnage attachant que j’ai beaucoup aimé).
Toute cette histoire bien triste nous est racontée très simplement, du point de vue de Leon, ce petit garçon qui voit et comprend les choses avec sa sensibilité, sans forcément en saisir tous les enjeux. Cette histoire, c’est celle du placement des enfants, des services sociaux d’aide à l’enfance, mais c’est aussi celle de la ségrégation raciale au Royaume-Uni il y a plus de trente ans.

En trame principale, nous avons donc ce petit garçon plutôt (im)mature, je trouve. Neuf ans, c’est déjà bien grand, et j’ai trouvé que parfois, l’auteur avait du mal à se positionner au bon âge. Les réflexions de Leon me paraissaient parfois beaucoup trop simplistes pour un enfant de cet âge, j’avais tendance à comparer avec les enfants de ma famille qui ont environ 9 ans. Et j’avoue que j’ai parfois eu du mal à y croire.
En toile de fond, il y a tout autre chose : cette lutte que mène les noirs dans les années 80 pour faire entendre et respecter leurs droits. Toute cette partie nous est peinte à partir de personnages secondaires, que Leon rencontre au jardin partagé. Une intrigue qui aurait pu me passionner, mais à côté de laquelle je suis totalement passée…

Je m’appelle Leon est un roman qui comporte beaucoup de longueurs, de passages qui ont très nettement allongé mon temps de lecture et qui m’ont clairement ennuyée. Je me suis même surprise à passer des paragraphes entiers tant je n’arrivais pas à m’attacher à Mr Devlin ou à Tuffty, qui ne cessent de se battre entre eux. Je voulais Leon, je voulais qu’on me parle de Jake, de leurs problèmes familiaux, je voulais que tout s’arrange pour ces petits garçons. Ce n’est pas que je n’avais rien à faire de la ségrégation raciale, c’est juste que pour moi, cet aspect de l’histoire n’avait rien à faire dans ce roman. Et j’aurais très certainement été passionnée par ces passages s’ils avaient composé un autre livre. J’avais presque l’impression de lire deux romans différents.

Cette idée de longueur est également due à un autre facteur. Dans le résumé de quatrième de couverture, on nous parle d’une conversation que surprend Leon, qui le mène à vouloir retrouver son frère. Ceci n’arrive qu’aux trois quarts du roman !!!!!! Oui oui. Ce n’est qu’au trois quarts du roman que Leon commence enfin à parler de son plan, pourtant annoncé en quatrième de couverture. Il y a donc pour moi un vrai problème éditorial dans la présentation de ce livre, et je me suis ennuyée car j’attendais qu’ENFIN quelque chose se produise.

En conclusion

Je m’appelle Leon suit un personnage très jeune et très attachant, en nous racontant les choses de son point de vue. Malheureusement, les longueurs du récit et l’intrigue secondaire m’ont empêchée de me concentrer sur l’essentiel et de pleinement apprécier le potentiel de ce livre.

Notation 3 A ranger dans la biblio

La Parisienne