Quand on n’a que l’humour
Amélie Antoine

L’an dernier, Amélie Antoine m’avait proposé de découvrir son premier roman, Fidèle au poste, qui s’est avéré une grosse surprise. Je n’ai de cesse depuis de le recommander autour de moi, je pense que c’est un roman qui n’a pas le succès qu’il mérite, et c’est bien dommage. Pourtant, lorsque cette fois Amélie m’a proposé son nouveau roman, j’ai hésité, car le résumé ne m’attirait pas particulièrement. Elle a insisté, et elle a bien fait. Merci Amélie pour cette lecture.

Le résumé

C’est l’histoire d’un humoriste en pleine gloire, adulé de tous, mais qui pense ne pas le mériter.
Un homme que tout le monde envie et admire, mais que personne ne connaît vraiment.
Un homme blessé qui s’est accroché au rire comme on se cramponne à une bouée de sauvetage.
C’est aussi l’histoire d’un garçon qui aurait voulu un père plus présent.
Un garçon qui a grandi dans l’attente et l’incompréhension.
Un garçon qui a laissé la colère et le ressentiment le dévorer.
C’est une histoire de paillettes et de célébrité, mais, surtout, l’histoire d’un père et d’un fils à qui il aura fallu plus d’une vie pour se trouver.

Mon avis

Vous le savez sûrement, j’ai toujours beaucoup aimé les romans qui traitent de secrets de famille, de non-dits, de regrets parfois aussi. J’aime lorsque l’on apprend à s’aimer ensemble, malgré les obstacles qui viennent se dresser sur son chemin. Aimer sa famille n’est pas toujours inné, parfois, cela demande du temps, cela s’apprend.
C’est exactement le point de départ de ce roman, dans lequel Amélie Antoine s’attache à développer la relation père-fils, entre Edouard et son fils, entre Edouard et son père. Trois vies en parallèle, avec Edouard au milieu servant de lien. Trois vies qui ne sont pas sans conséquence les unes sur les autres.

Ce roman s’attarde également sur la question de la célébrité et de la gloire. Devenir quelqu’un de connu est souvent un objectif dans la vie de certaines personnes, pourtant le revers de la médaille n’est pas toujours celui que l’on pense. Il est question d’image, de vérité, de publicité. Edouard se taille un costume, et continue à jouer un rôle dans sa vie personnelle comme sur scène. Seules quelques personnes connaissent la vérité, le connaissent réellement, des individus qui viendront se greffer sur cette chasse en trésor qui mène à une véritable quête identitaire.

Ce roman est un condensé d’émotions : de la colère, de la tristesse, en passant par la solitude. Il y a quelques moments de joie, bien évidemment. Il est surtout très touchant, par bien des aspects. A de nombreuses reprises, mon coeur s’est serré pour Edouard, piégé dans une vie qu’il aurait voulu autrement. Et pourtant, s’il avait pu recommencer, chacun de ses choix aurait sûrement été le même. J’ai plus que tout aimé et compris ce personnage complexe, qui est entouré de beaucoup de décisions difficiles à prendre, et d’événements tragiques. Je pense notamment à Jonathan, son petit frère. À Laurence, sa première fan.

Est-il trop tard pour une seconde chance ? Peut-on apprendre à aimer un père absent en partant sur ses traces ? Sait-on vraiment tout des gens qui nous entourent et que l’on croit connaître ? Voilà autant de réponses que soulève ce roman fort.

En conclusion

Avec ce second roman, Amélie Antoine confirme son talent pour des récits poignants et forts en émotions. Il m’a probablement manqué l’effet de surprise de son premier que j’attendais évidemment un peu ici. Mais malgré cela, Quand on n’a que l’humour reste une agréable découverte. Une auteure à suivre !

La Parisienne

De la même auteure :
Fidèle au poste