Americanah
Chimamanda Ngozi Adichie

Chimamanda Ngozi Adichie est une auteure très engagée sur la question du féminisme et que je suis depuis quelques temps. La lecture d‘Americanah m’est apparue depuis quelques mois comme indispensable, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai proposée au Club de Lectures Féministes pour notre prochaine rencontre. Quel est le verdict ?

Le résumé

« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. »
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés?
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.

Mon avis

Est-ce le contexte de ma lecture qui influencera cet avis, ou en attendais-je trop de ce roman ? Probablement un peu des deux, en tout cas je suis surprise de n’avoir pas tant aimé Americanah que ce que je pensais de prime abord. À dire vrai, cette lecture est pour moi une déception, et je vais vous expliquer pourquoi.

J’ignore pourquoi mais j’avais à l’esprit que ce roman serait très militant, très féministe, très défenseur du droit des femmes. En le refermant, je suis déçue car je ne l’ai absolument pas trouvé féministe. C’est un roman qui est davantage anti-raciste qu’anti-sexiste. Tout le prisme de la narration s’attaque à éclairer la vie des Noirs non-Américains lorsqu’ils immigrent aux Etats-Unis. Ifemelu va se faire la porte-parole d’un peuple, de son peuple nigérian, à travers son expérience personnelle (quoiqu’universelle ?) aux Etats-Unis, puis son retour au pays.

Les messages de ce roman sont également portés par le blog d’Ifemelu. Quelques articles sont retranscrits dans le roman, et nous n’avons pas de mal à discerner les mots de l’auteure derrière la plume de sa protagoniste. J’ai trouvé les réflexions sur la race très intéressantes, souvent surprenantes. Cela m’a permis de me sensibiliser à des sujets qui ne me concernent pas directement, mais que j’ai souvent trouvés justes.
J’ai notamment beaucoup réfléchi au sujet des cheveux de l’héroïne. Toute cette partie, liée au fait que l’histoire se déroule dans un salon de coiffure, m’a fait percevoir les choses bien différemment, et je pense que ces réflexions m’ont permis de voir les choses de manière bien différente.

Ma déception provient probablement de l’histoire d’Ifemelu en elle-même qui ne m’a absolument pas transportée. Pour preuve : j’ai mis plus de deux semaines à terminer ce roman (malgré des circonstances exceptionnelles comme un voyage + une grippe). Je m’attendais à une histoire bien plus extraordinaire que celle qui m’a été contée. Même l’histoire d’amour entre Ifem et son Ciel m’a parue fade et sans passion.
Americanah n’en demeure pas moins un roman très bien écrit : l’habileté de l’auteure à effectuer des bonds dans le temps sans jamais perdre son lecteur en est bien la preuve.

En conclusion

Americanah est pour moi une énorme déception. J’en attendais beaucoup, probablement bien trop, et je suis loin d’avoir trouvé tous les ingrédients que j’espérais dans ce roman que j’ai trouvé long. Les réflexions sur le racisme américain m’ont intéressée, mais j’en attendais plus pour être davantage touchée. Je serais curieuse de savoir en quoi tout le monde trouve ce roman féministe, car c’est une partie qui m’a échappée.

La Parisienne