La fille qui aimait les abeilles
Santa Montefiore

Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un roman Charleston qui allie ce que j’aime le plus : l’histoire de destins de femmes alliant plusieurs générations, avec en prime des secrets de famille qui tiennent en haleine. La fille qui aimait les abeilles rassemblait toutes ces caractéristiques et me promettait donc de passer un excellent moment. Je remercie les éditions Charleston pour cette lecture.

Le résumé

1973. Trixie Valentine est amoureuse du leader d’un groupe anglais de rock qui passe l’été sur la petite île au large de Cape Cod (Massachusetts) où elle a grandi. La jeune femme en a assez de sa vie isolée, et rêve des grandes villes du monde. Elle a prévu de quitter l’île à l’automne avec Jasper ; après tout, elle ne veut pas finir comme sa mère, Grace, qui s’occupe des jardins des grands propriétaires depuis qu’elle a quitté l’Angleterre avec son mari, Freddie, à la fin de la guerre. Trixie ne comprend pas non plus l’obsession de sa mère pour les abeilles, et pourquoi elle les regarde s’affairer autour des ruches.
1937, l’Angleterre se prépare à la guerre, et la jeune Grace Hamblin est sur le point de se marier. Mais alors qu’elle est sur le point de s’engager avec Freddie Valentine, elle est déchirée entre cet amour de jeunesse et le superbe aristocrate qu’elle ne pourra jamais épouser, malgré son amour débordant pour lui. Le prix à payer pour faire le bon choix est énorme, et elle transporte sa douleur de l’autre côté de la planète, où Freddie, revenu gravement blessé de la guerre, amène également sa propre douleur, mais aussi un énorme secret.

Mon avis

J’ai lu beaucoup d’avis déçus de ce roman, surtout en ce qui concerne son dénouement. J’étais donc préparée à ressentir la même chose, et c’est probablement pour cette raison que, finalement, j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

Nous voilà plongés au coeur des années 70. La femme a, en apparence, plus de liberté que ses aînées de la génération précédente, mais les rumeurs vont bon train, surtout dans le petit village de Tekanasset où habite Trixie Valentine, qui souhaite suivre son petit ami Jasper en tournée. Ce roman prend donc place dans une ville où chacun se connaît, et c’est typiquement le genre d’ambiance que j’apprécie avec mes lectures Charleston. C’est un élément qui concorde à me faire me sentir bien dans un roman.

Bien évidemment, La fille qui aimait les abeilles ne serait pas le roman Charleston parfait s’il n’y avait pas de retours dans le temps, nous sommes donc également amenés à découvrir la jeunesse de Grace, dans son Angleterre natale.
Je crois que j’ai préféré cette période de la fin des années 30, lorsque la guerre menace d’éclater. J’ai profondément aimé le triangle amoureux entre Grace, Freddie et Rufus, moi qui habituellement déteste ça et condamne profondément l’infidélité ! Ici, j’ai tout simplement compris le coeur de Grace et son tiraillement entre l’homme loyal et digne de confiance qu’il lui faut, et la passion déraisonnable qu’elle éprouve pour le second.

Le lien se fait entre les deux histoires grâce à l’amour des abeilles, que Grace transmet à sa fille. Et si le secret que cache son coeur n’était pas aussi démesuré que ce que j’imaginais, je l’ai finalement trouvé plutôt réaliste.
Ma légère déception provient probablement de la guérison miracle de Grace, à la fin, et du dénouement heureux qui attend Trixie. J’aurais préféré qu’elle soit tout simplement une femme forte et seule. Quel besoin a-t-on d’être nécessairement deux pour être heureux ? Mais après tout, les romans Charleston sont avant tout des romances, il fallait donc s’y attendre.

En conclusion

Ce roman a, pour moi, parfaitement rempli sa mission : il m’a plongée au coeur d’une histoire de deux femmes de la même famille, sur différentes générations, et m’a permis de m’évader à travers leurs secrets. J‘ai contre toute attente passé un excellent moment de lecture en compagnie de Grace et Trixie, et je suis presque un peu triste de quitter l’ambiance si chaleureuse de Tekanasset. Un roman à découvrir !

La Parisienne