Persuasion
Jane Austen

De Jane Austen, je n’avais lu jusqu’à présent qu’Orgueil et Préjugés, qui fait partie de mes romans préférés. On ne le présente plus ! Pourtant, je n’avais jamais pris la peine d’ouvrir ses autres livres (et ce n’est pas l’envie qui manquait, mais le temps). Je remercie mon amie Béa qui a pensé à moi avec Persuasion.

Le résumé

Sous le vernis d’un genre, chacune des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules, et finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir l’air d’y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent, elles aiment les potins mais détestent bavardages, grossièreté et vulgarité. La pudeur, le tact, la discrétion, l’humour sont les seules convenances qu’elles reconnaissent… Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, c’est fortes d’une telle indépendance qu’il faut souhaiter au mari d’être à la hauteur ! A lire yeux baissés et genoux serrés pour goûter en secret le délicieux plaisir de la transgression des interdits.

Mon avis

Quel exercice difficile que celui de chroniquer un ouvrage classique ! Encore une fois, je ne prétends pas faire une « critique », j’entends plutôt donner mon avis sur les émotions que m’ont fait ressentir cette lecture. Et il y a eu pas mal, laissez-moi vous le dire.

Au moment de m’offrir ce roman, Béa m’a dit qu’elle attendait mon avis avec impatience, qu’elle avait pensé à moi avec cette histoire, et après avoir refermé les dernières pages, je crois comprendre le message qu’elle a voulu me transmettre.

Le talent de Jane Austen est immense, surtout lorsqu’il s’agit de dépeindre avec humour et satire la société anglaise du 19ème siècle. Pourtant, se replonger dans un roman si bien écrit demande un effort que j’ai eu beaucoup de mal à fournir au début de ma lecture. On ne peut pas vraiment dire que l’écriture soit exigeante, mais elle nécessite bien évidemment plus de concentration qu’un roman contemporain, et mon attention ne s’y prêtait pas au début de ma lecture, trop entrecoupée de pauses.
Ce n’est finalement qu’après avoir dépassé la moitié de l’histoire que je me suis vraiment souciée du sort d’Anne Elliott.

Bien évidemment, la fin se joue très rapidement, et l’on comprend vite où Jane Austen veut en venir. Le schéma narratif est, après tout, bien similaire à celui d’Orgueil et Préjugés. Mais toute l’astuce consiste à découvrir comment. Comment Anne se retrouvera-t-elle réunie à son capitaine qu’elle aime tant ? Comment se déjoueront les noeuds de l’intrigue qui s’enchevêtrent de plus en plus ? Comment l’histoire va-t-elle… nous mener en bateau (on saluera le jeu de mots) ?
On peut bien évidemment compter sur l’ingéniosité et l’inventivité de cette auteure pionnière dans le genre de la romance. Car oui, peut-être grincerez-vous des dents lorsque vous lirez cette phrase, mais c’est bien de cela qu’il s’agit : de romance. Mais une romance au sens noble du terme, comportant toutes les intrigues sociétales de l’époque.

J’ai aimé ce roman, parce qu’il m’a beaucoup renvoyée à l’image que je me fais de moi-même. Anne a 28 ans, elle n’est pas si éloignée de moi en âge, et pour l’époque, c’est quand même très vieux. Pourtant, c’est une héroïne décidée, qui n’hésite pas à dire non, qui juge les gens par elle-même et non sur les apparences. Elle se confie beaucoup à Lady Russel sans trop se reposer sur elle. Alors, évidemment, la fin m’a beaucoup confrontée à ma propre réalité. Et je crois que l’intention de Béa était là.

En conclusion

Persuasion n’est pas mon roman préféré de Jane Austen, la palme revient toujours à Orgueil et Préjugés. Cependant, j’ai retrouvé dans ce livre ce que j’avais tant aimé avec mon petit chouchou : de l’humour, une langue bien travaillée, des dialogues incroyablement construits, et une intrigue prenante. Si j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, c’est pour mieux m’en imprégner par la suite. Un classique à dévorer.

La Parisienne