La Porte du Ciel,
Dominique Fortier

Voilà plusieurs mois déjà que j’échange avec Jade, une personne adorable qui travaille au service presse des Escales, une maison que j’aime beaucoup. Aussi, lorsque Jade me recommande une lecture, je fonce et je lui fais confiance, car j’aime l’échange qu’il existe entre une maison et les blogueurs. Je remercie donc les Escales pour cette lecture, et pour la rencontre à venir demain en compagnie de l’éditrice de Dominique Fortier, et de Babelio.

Le résumé

Au coeur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées. Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture.

Mon avis

Lorsque j’ai commencé ce roman, j’étais dans le métro, et j’avais par conséquent peu de temps devant moi (quelques vingt minutes, peut-être trente si l’on ajoute les temps d’attente). Je déteste commencer un roman dans le métro car je suis rarement concentrée sur le début de l’intrigue, et j’ai cette sensation désagréable de ne pas très bien retenir ce que je lis. Malheureusement, c’est ce que j’ai ressenti en commençant ce roman, alors que j’ai l’impression qu’il mérite au contraire beaucoup de concentration pour entrer dans l’histoire.

Car le mode de narration n’est pas simple. Il est même plutôt peu commun, et il mérite un temps d’adaptation, qui chez moi a été très long (il m’a presque fallu attendre la moitié du roman avant de pleinement entrer dans l’histoire).
Toute la difficulté vient du fait que je m’attendais à découvrir l’histoire linéaire d’Eléanore et d’Ève, or en réalité, ce n’est pas là tout le coeur de l’histoire. Nous faisons la rencontre d’autres personnages, comme June par exemple. Mais il y a également d’autres scènes totalement extérieures à l’intrigue, et parfois même des passages descriptifs écrits dans une autre police. Tout ça m’a un peu perdue, et j’avoue ne pas avoir ressenti l’émotion aussi intensément que ce à quoi je m’attendais.

Malgré tout, j’ai été très touchée par certaines scènes du récit : le sort du prisonnier noir (une parenthèse un peu hors du récit), la vie d’Ève, celle d’Éléanore, aussi… La guerre de Sécession est une période de l’histoire qui me plaît beaucoup, et la lutte pour l’égalité des Blancs et des Noirs est évidemment une thématique qui me tient à coeur.
Ce qui m’a dérangée, finalement, c’est que j’avais l’impression que l’auteure me dispensait un cours d’histoire parfois, elle mêlait les faits historiques en les édictant presque, et ça m’a freinée. J’ai de même trouvé le récit très fragmenté, j’aurais peut-être préférée un schéma narratif plus classique pour un sujet aussi fort.

Quoiqu’il en soit, j’ai eu l’impression de ne pas accorder à ce roman toute l’attention qu’il méritait. Parfois, lorsque je mettais ma lecture en pause, je me demandais ce que j’avais retenu, et je me rendais compte que j’étais incapable de le dire moi-même, parce que tout était trop segmenté pour moi. Je suis restée extérieure à ma lecture.
Je suis heureuse de rencontrer l’éditrice du roman demain (l’auteure devait venir mais a malheureusement été contrainte d’annuler sa venue), peut-être saura-t-elle m’éclairer et répondre à mes questions au sujet du processus d’écriture de ce livre particulier.

En conclusion

J’attendais beaucoup de cette lecture en raison de son sujet, et je ressors un peu mitigée. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’intrigue et à me concentrer sur la narration, et je n’ai réellement réussi à m’y plonger qu’à partir de la moitié du récit, ce qui était peut-être un peu trop tard.

Notation 3 A ranger dans la biblio

La Parisienne