La Fille d’avant
JP Delaney

Voilà quelques temps déjà que je m’intéresse de près aux publications des éditions Mazarine, une maison d’édition que j’apprécie énormément. La Fille d’avant est un thriller qui a fait couler beaucoup d’encre, et j’étais donc très curieuse de le découvrir à mon tour, d’autant que cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de roman de ce genre. Je remercie donc les éditions Mazarine pour cette lecture.

Le résumé

C’est sans doute la chance de sa vie : Jane va pouvoir emménager dans une maison ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique… avant de découvrir que la locataire précédente, Emma, a connu une fin aussi mystérieuse que prématurée. À mesure que les retournements de situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l’obsession.

Mon avis

Je crois que j’ai cédé à mon envie de découvrir ce roman dès que j’ai lu cette comparaison avec Hitchcock dans le résumé de couverture. Ou peut-être déjà avant, je ne sais plus trop. Quoiqu’il en soit, j’adore ce réalisateur, c’était donc un argument de très grande valeur à mes yeux, et je ne pouvais qu’y flancher. 
J’ai ouvert les premières pages de ce roman à l’aéroport, en attendant mon vol direction la Thaïlande. Et je n’ai pu le refermer de la journée, si bien que je n’avais même pas encore foulé le sable de Phuket ! Je ne pensais pas que cette lecture me captiverait autant.

La première chose qui m’a frappée en découvrant ce récit, c’est sa construction pour le moins étonnante. Dès le début, JP Delaney a réussi à capter mon attention et à m’intriguer, de telle sorte que je m’interrogeais vraiment sur la nature de ce que j’allais découvrir.
À plusieurs reprises, je me suis surprise à lever les yeux au ciel face au comportement de ces jeunes femmes naïves. L’histoire de cette maison incroyable me paraissait tellement énorme qu’elle n’en devenait plus crédible : qui accepterait de vivre dans une location avec tant de conditions ? Qui accepterait de remplir un formulaire aussi dingue ? Qui donc mettrait sa vie en suspens pour… une simple maison ? Toutes ces règles et ces choses m’ont parues dérangeantes. Mais l’une des conditions de ma lecture était de fermer les yeux sur ces petits défauts, alors je me suis laissée embarquer. 

Ce roman explore les conséquences de la manipulation psychologique sur l’existence d’un individu : qu’advient-il du couple, de la famille, de l’entourage lorsque l’on se fait manipuler sans même en avoir conscience ?

Le revirement de situation lié aux mensonges d’Emma a eu un effet de surprise assez efficace, je dois dire que je ne l’avais pas vu venir. Voilà un beau rebondissement dans une narration qui nous mène en bateau. L’auteur nous entraîne dans un monde à mi-chemin entre vérité et mensonges : de qui doit-on se méfier ? Si l’on pense clairement identifier le méchant de l’histoire, les révélations nous font reconsidérer notre avis et nous engloutissons les pages pour lever le mystère de cette situation intenable.

Dès que toutes les cartes nous sont données, cependant, j’ai trouvé le roman sombrait un peu dans la banalité. L’intérêt de départ s’est un peu épuisé et je me suis davantage reconnue dans un schéma traditionnel d’un thriller où l’on connaît l’identité de l’assassin, et où l’on assiste à des scènes que l’on voit venir un peu d’avance. Dommage, car l’idée de départ m’avait totalement séduite.

En conclusion

J’ai adoré le point de départ surprenant de ce roman, ainsi que son mode de narration qui m’a poussée à me poser énormément de questions. Le sujet de la manipulation psychologique est très bien traité, même s’il m’a paru tellement énorme qu’il a quelque peu perdu en crédibilité. J’aurais aimé être encore davantage surprise par ce dénouement, qui reste malgré tout efficace. Une lecture à découvrir !

La Parisienne