(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire
Stéphanie Pélerin

Cela fait quelques temps que le roman de Stéphanie Pélerin m’attend sagement dans ma PAL. Ayant besoin de légèreté après quelques lectures plus sombres, je me suis octroyée une pause en compagnie d’Ivana. Je remercie les éditions Diva pour cette lecture.

Le résumé

Quand Ivana se fait larguer comme une vieille chaussette par Baptiste, après huit ans d’amour, il ne lui reste plus que ses kilos et ses rides à compter. Pas facile de se retrouver sur le marché des célibataires à la trentaine, quand, pour couronner le tout, on manque de confiance en soi. Tentant d’ignorer son chagrin, elle décide de reprendre sa vie (et son corps) en main et s’inscrit sur « Be my boy », célèbre site de rencontres. Si l’offre est alléchante, les produits sont souvent de second choix, voire des retours de marchandise… Heureusement, il reste les amies et le bon vin. À travers des expériences étonnantes, Ivana doit réapprendre à prendre soin d’elle. Mais rien ne sert de courir… il suffit juste d’être au bon endroit, au bon moment.

Mon avis

Lorsque l’on connaît l’auteur d’un roman que l’on ouvre, c’est toujours un pari très risqué. Je suis toujours dans mes petits souliers dans ce genre de moments, il faut savoir dépasser l’affection que l’on a pour la personne en question, la mettre de côté pour se concentrer uniquement sur notre lecture. Bref, c’est délicat, mais loin d’être infaisable.

En lisant les premières pages de ce roman, je ne vais pas vous le cacher, j’ai eu quelques craintes. Ivana est une jeune trentenaire qui se fait larguer du jour au lendemain, par l’homme qui partage sa vie depuis huit ans. Et quelques jours plus tard, là voilà au lit avec un de ses collègues. Oh, je ne juge pas les actes de cette héroïne, chacun est bien libre de faire ce qu’il veut. Cependant, j’ai vraiment eu l’impression que tout s’enchaînait beaucoup trop vite dans ce début. Je trouvais un peu survolés les sentiments d’Ivana, c’est comme si elle ne prenait tout simplement pas le temps de savoir ce qu’elle ressentait. Et j’ai été confrontée à un petit problème de crédibilité, du moins en ce qui me concerne. Je sais que ce n’est pas du tout ma façon de gérer une rupture, alors j’ai eu du mal à y croire.

Puis, par la suite, les événements s’enchaînent avec une facilité déconcertante pour Ivana, et j’ai été un peu… chamboulée. Le roman est court, ce qui explique le rythme très soutenu de l’intrigue. J’aurais préféré que Stéphanie prenne un peu plus son temps pour manifester le long cheminement de son héroïne. Et arrive enfin la deuxième partie de l’histoire que j’ai nettement préférée.
Dans cette seconde moitié, Ivana se rend à Nice. Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai réellement eu l’impression qu’elle prenait le temps de se poser et de réfléchir. Si avant elle agissait de manière un peu bohème et inconsidérée (et ce n’est pas un reproche, je suis féministe alors pensez-vous, je ne vais certainement pas juger une femme qui fait ce qu’elle veut de son corps, bien au contraire), la deuxième partie lui apporte plus de maturité. Enfin, elle prend le temps de s’écouter, de réfléchir à ce qu’elle souhaite.

Cette histoire, c’est celle d’une rupture gérée d’une façon très personnelle. Ivana est une femme sans complexe qui va pourtant décider de prendre sa vie en mains, et qui ne laissera pas la société lui imposer une conduite. J’ai senti une réelle évolution dans ce personnage, qui au début sombrait dans des jugements un peu faciles (elle traite la jeune femme qui l’accueille à la salle de sport de « pouf »). Progressivement, elle se détache de ce genre de considérations, peut-être par crainte d’y être exposée elle-même.

En conclusion

Si j’ai au début rencontré quelques difficultés avec l’héroïne de ce roman, j’ai finalement beaucoup apprécié son évolution dans la seconde partie de l’intrigue. Ivana incarne l’image d’une femme épanouie et affirmée, qui assume ses désirs et n’hésite pas à le montrer. Malgré le rythme un peu inégal du roman, j’ai aimé découvrir sa façon de gérer une rupture, et de s’en remettre d’une façon moins éplorée que ce que j’attendais. Une lecture agréable, parfaite pour l’été si vous recherchez quelque chose de léger !

La Parisienne