L’île des exclus
Sergine Desjardins

J’aime toujours les romans qui traitent de faits historiques peu connus, j’ai toujours cette sensation qu’ils vont m’apprendre plein de choses que j’ignorais. C’est ce qui m’a de suite captivée dans le résumé de L’île des exclus. Je remercie les éditions Charleston pour cette lecture.

Le résumé

En 1844, à Tracadie, une épidémie fait rage depuis 50 ans. Pour tenter d’enrayer la contagion, les autorités décident d’isoler les malades sur la petite île de Sheldrake. Déportés de force, ils sont arrachés à leurs familles pour se retrouver dépourvus de soins adéquats et laissés dans des conditions de vie misérables à peine humaines… C’est ainsi qu’Isabelle, fille de Charlotte et de Gus, sera séquestrée, car on la suspecte d’avoir développé la maladie. Malheureusement, cette erreur médicale aura des conséquences pour tous les membres de cette famille.
Et surtout, comment survivre quand on a 13 ans, qu’on est entourée de malades et qu’on se retrouve seule au monde, responsable de son propre destin dans un lieu oublié et sans ressources ?

Mon avis

Lorsque j’ai ouvert ce roman pour la première fois, j‘ai de suite été captivée par les faits historiques qui m’ont été présentés, d’autant plus que je n’en avais strictement jamais entendu parler. Connaissez-vous l’histoire des lépreux du Nouveau-Brunswick, au Canada ? Saviez-vous que dans les années 1840, les lépreux étaient enfermés tous ensemble dans des léproseries, traités comme de vulgaires criminels, par peur de la contagion ? … Moi aussi je l’ignorais.
J’ai donc beaucoup lu d’un coup, car j’étais avide de connaissances sur cette période méconnue de l’histoire.

Puis, à la longue, j’ai eu l’impression de tourner en rond. Les mêmes réflexions revenaient très souvent : l’injustice subie par ces pauvres lépreux et surtout par Isa, le malheur de Charlotte qui ne se remet pas de la disparition de sa fille…
Le récit des aventures de Fanny à Montréal permet d’apporter de nouvelles réflexions au récit, et notamment des réflexions… féministes ! Et oui. J’ai aimé suivre l’excentrique Marjorie qui mène une vie de célibataire, ainsi que les premiers émois amoureux de Fanny. J’ai également apprécié le personnage de Rebecca et le sujet qu’il apporte avec lui, même si je le trouve très vite balayé. C’est comme si l’auteure avait voulu mêler toutes ses connaissances historiques dans un seul roman mais sans approfondir ce sujet-là.

Vers la fin de ma lecture, le dernier quart du roman m’a lassée. J’ai trouvé que le roman perdait de ce qui faisait son originalité, traînait en longueur, et j’avais tout simplement envie de passer à autre chose.
Je n’avais pas vu qu’il s’agissait d’une série et que L’île des exclus n’était que le premier tome… Dans le dernier quart du récit, l’intrigue avance beaucoup moins vite et je me suis tout simplement lassée d’Isa – un peu moins de Fanny. Je pense que j’attendrai un peu avant de découvrir la suite de ce récit, si l’envie me prend.

En conclusion

Voilà un récit très instructif sur un fait historique dont j’ignorais tout : la construction des léproseries au Canada dans les années 1840. J’ai apprécié d’en apprendre plus sur ce sujet, j’ai ressenti énormément d’empathie pour Isa, dont le sort injuste nous percute de plein fouet. J’ai également aimé les touches de féminisme qui ponctuent ce récit. J’ai cependant trouvé que le roman tirait vraiment en longueur sur la fin, et j’ai fini par m’en lasser.

La Parisienne