Mille Soleils Splendides
Khaled Hosseini

Je me devais de lire ce roman depuis, disons… une petite éternité (rien que ça). Je savais pertinemment que ce livre allait me bouleverser, et pourtant je n’arrivais pas à me résoudre à le sortir de ma PAL, sans savoir pourquoi. Je suis heureuse d’avoir franchi ce cap et d’avoir enfin rencontré Mariam et Laila.

Le résumé

Forcée d’épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l’arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quartoze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille. D’abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de fuir l’Afghanistan. Mais parviendront-elles à s’arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui dissimulait autrefois derrière ses murs, « mille soleils splendides » ?

Mon avis

Pour commencer cette chronique, je souhaiterais attirer votre attention sur le seul point négatif qu’elle contiendra (et pas des moindres, car c’est quelque chose qui m’a vraiment mise en colère) : ce résumé de quatrième de couverture. Je DÉTESTE lorsqu’un résumé en dit trop, et là, il révèle 62% du roman très précisément !!!! Plus de la moitié ! C’est pour moi une ÉNORMISSIME erreur éditoriale que de ne pas savoir faire un résumé correct pour une quatrième de couverture, et l’effet déceptif chez les lecteurs (comme moi) peut être énorme. Cela place le lecteur dans une position d’attente qui peut être très longue. C’est un défaut qui ne tient pas du texte lui-même, ni de l’auteur, mais bel et bien de l’éditeur. J’avais déjà été confrontée à ce problème avec La bibliothèque des coeurs cabossés, quel dommage. Bref, maintenant que cette parenthèse est fermée, je vais pouvoir vous clamer mon amour pour ce roman.

J’ai toujours énormément de mal à écrire un article sur un livre qui m’a autant bouleversée. J’ai peur de ne pas trouver les mots justes, de ne pas réussir à vous retranscrire les émotions qui m’ont traversée pendant ces heures de lectures passées à côtoyer des personnages qui me sont devenus chers et précieux. Il comporte beaucoup de similitudes avec La Perle et la Coquille, un roman qui fut un énorme coup de coeur pour moi il y a deux ans.
D’un côté, il y a Mariam. De l’autre, Laila. La vie n’épargnera aucune des deux, mais elles comprendront vite qu’être ensemble constituera leur force. Impossible de départager ces deux héroïnes qui sont bouleversantes, chacune à leur façon. Mariam dans toute l’injustice qu’elle traverse, le mépris de sa mère, l’indifférence de son père, le dégoût de son mari, sa propre solitude. Quant à Laila, son intelligence lui confère un aspect tragique : son destin aurait dû la mener tellement plus loin que ce à quoi la guerre l’a réduite. Elles ont en commun ce pays, cette ville, ce mari qui les méprise au plus haut point, et leur soif de liberté qui leur insufflera l’espoir de s’en sortir.

Il est impossible de lire un roman pareil sans voir son coeur traversé par un million de couteaux qui vous tuent à petit feu. C’est un livre poignant, terriblement triste qui pose des mots justes sur une réalité vécue par de si nombreuses femmes dans leur propre pays. Le destin de Mariam et Laila est d’autant plus triste qu’il est loin d’être isolé. J’ai beaucoup aimé la rencontre de ces deux femmes venues d’univers si différents et qui seront pourtant confrontées à la même réalité : l’oppression d’un homme avide de violence et qui déteste les femmes.

Mon coeur s’est brisé pendant toute cette lecture, pour Tariq, pour Aziza, pour Laila, et pour Mariam plus encore que pour tout le reste. Je ne m’attendais pas à ce qu’après tout ça, l’amour de leur pays soit encore si fort, et c’est une chose qui m’a énormément marquée au cours de cette lecture. Ce roman est important car il aide à comprendre bien des choses de notre monde, et il devrait être lu par chacun d’entre nous. C’est une lecture qui marque une vie de lecteur, qui laisse des traces indélébiles.

En conclusion

Je porterai longtemps dans mon coeur le souvenir de Mariam et Laila, deux femmes dont j’ai suivi les parcours si incroyables dans cette lecture bouleversante. Deux femmes qui m’ont appris la dure réalité de leur pays qu’est l’Afghanistan. Cette lecture choque, marque, percute. C’est un roman que vous n’oublierez pas. Prenez le risque de vous y confronter.

La Parisienne