Je sais pas
Barbara Abel

Je sais pas est un roman qui m’attire depuis sa sortie. Je suis bien contente de l’avoir trouvé dans une petite bouquinerie lors de mes vacances à St Malo ! Il aura patienter quelques mois dans ma PAL, mais j’ai préféré l’en sortir à un moment où j’avais réellement envie de le lire.

Le résumé

Le jour de la sortie en forêt de l’école maternelle des Pinsons, la petite Emma disparaît. Son institutrice Mylène finit par la retrouver à la nuit tombante dans une cavité. Piégée à son tour, l’institutrice parvient à hisser la fillette sur ses épaules, laquelle s’échappe et court rejoindre le groupe. Mais Mylène reste introuvable et Emma ne sait pas indiquer où se trouve sa maîtresse.

Mon avis

J’ai le souvenir encore frais de Derrière la haine à l’esprit au moment où je vous écris cette chronique, et il me semble que les similitudes entre ces deux lectures s’imposent à moi. Ce roman n’est donc pas le premier livre de Barbara Abel que je découvre.

Le début de ma lecture s’est annoncé compliqué. Déjà, parce qu’après avoir lu quelques chapitres, j’ai reposé ce livre parce que je n’étais pas dans l’humeur de le lire. J’y suis revenue quelques mois plus tard, dans le bon état d’esprit pour découvrir un bon thriller.
Il y a quelques éléments, dans ce roman, qui m’ont agacée et fait lever les yeux au ciel, à commencer par les personnages, que j’ai trouvés détestables. La petite Emma a l’air d’une peste que l’on a envie de secouer, sa maman Camille est tout aussi agaçante, quant à Mylène… je ne vous en parle même pas. Bref, ça partait mal.

Et ça partait d’autant plus mal que certaines actions des personnages m’ont énervée au plus haut point, non pas tant par leur caractère que par leurs actions : tu es diabétique et tu ne prends pas ton insuline devant les gens ? Evidemment que ça risque de s’avérer problématique ! Tu trompes ton mari et ta gamine te surprend ? Bien sûr que ça va te retomber dessus ! Vraiment, parfois, les comportements manquaient de logique, j’avais l’impression d’assister à un film d’horreur dans lequel le personnage se jette lui-même dans la gueule du loup.
Et puis, j’ai trouvé le début de la narration assez redondant. Ok, Mylène a froid, elle a mal, c’est une femme a priori pas très belle et peu intégrée. Ok, Camille a d’énormes remords et s’en veut d’avoir trompé son mari. Mais a-t-on besoin d’y revenir à chaque changement de point de vue ? Pendant la première moitié du livre, l’histoire peinait à avancer et l’on tournait légèrement en rond.

Et puis, vers les trois quarts de ma lecture, j’ai assisté à une bascule : enfin des révélations auxquelles je ne m’attendais pas, enfin un peu de suspense. Comme toujours chez Barbara Abel, la solution est sous notre nez, évidente, insidieuse. C’est cette fin qui rattrape tout l’avis que j’avais sur ce roman, et qui me laissera un bon souvenir de cette lecture.
J’ai aimé ce dernier chapitre, je ne voyais pas comment on pouvait y échapper, tant les ressemblances entre Emma et Mylène étaient frappantes. J’aime cet étrange mystère qui ne sera pas résolu et qui plonge le lecteur dans le flou le plus total.

En conclusion

Le dénouement de ce roman compense le début qui m’a souvent fait lever les yeux au ciel. Même si l’histoire est à mes yeux perfectible, j’ai adoré me laisser surprendre, et démêler le vrai du faux dans toute cette histoire. Malgré des personnages agaçants, j’ai également apprécié que l’auteure refuse le manichéisme de leurs actions. Un thriller efficace à découvrir.

La Parisienne

De la même auteure :
L’innocence des bourreaux
Derrière la haine