La Mésange et l’Ogresse,
Harold Cobert
Cet été, j’ai eu la chance de participer à la présentation de la rentrée littéraire des éditions Les Escales et Plon, en compagnie des auteurs et des éditeurs. La Mésange et l’Ogresse est le premier roman à avoir été présenté ce soir-là, et Harold Cobert en a tellement bien parlé que j’ai de suite eu envie de le lire. Pourtant, j’avais envie d’attendre un moment favorable pour le découvrir car son sujet promettait de marquer… Merci aux éditions Plon pour cette lecture.
Le résumé
« Ce que je vais vous raconter ne s’invente pas. »
22 juin 2004. Après un an d’interrogatoires, Monique Fourniret révèle une partie du parcours criminel de son mari, « l’Ogre des Ardennes ». Il sera condamné à la perpétuité. Celle que Michel Fourniret surnomme sa « mésange » reste un mystère : victime ou complice ? Instrument ou inspiratrice ? Mésange ou ogresse ?
Quoi de plus incompréhensible que le Mal quand il revêt des apparences humaines ?
En sondant les abysses psychiques de Monique Fourniret, en faisant résonner sa voix, jusqu’au tréfonds de la folie, dans un face à face tendu avec les enquêteurs qui la traquent, ce roman plonge au cœur du mal pour arriver, par la fiction et la littérature, au plus près de la glaçante vérité.
Mon avis
L’Affaire Fourniret est l’une de ces histoires qui a énormément fait parler d’elle. Je suis souvent mitigée lorsqu’un roman s’empare d’une affaire criminelle, car l’auteur fait ainsi passer malgré lui le nom de l’assassin à la postérité. Des hommes de cette nature, commettant ce genre d’horreurs ne mériteraient rien de plus que l’anonymat, selon moi, et non la célébrité de leur nom, associé à leurs crimes.
Malgré cela, j’étais curieuse de découvrir le contenu de ce livre car j’avais bien sûr entendu parler de cette affaire, mais j’étais petite au moment des faits et je n’en avais donc pas connaissance dans les détails. Je me demandais également comment le sujet allait être traité, il s’agit ici d’une oeuvre de fiction et l’auteur nous met en garde dès le début : en dehors de quelques propos fidèlement rapportés, et de la teneur de l’histoire, tout le reste est le fruit de son imagination, ou plutôt de son interprétation.
Voilà donc dans quel état d’esprit j’ai débuté ma lecture. Et j’ai très rapidement été happée par ce récit glaçant, et d’autant plus terrifiant qu’on le sait vrai. Harold Cobert fait le choix de se concentrer sur le comissaire qui a dirigé cette enquête, ainsi que sur Monique Fourniret, la femme et complice de l’agresseur. J’ai longtemps cherché à comprendre ce titre au cours de ma lecture, et c’est à la fin seulement que je l’ai compris.
Je pensais que Michel Fourniret aurait le rôle principal dans le roman, et ce fut indirectement le cas, mais c’est finalement de sa femme dont il est question. Un personnage complexe, que l’on croit idiote, mais qui se révèle et se dévoile… et si elle n’était pas si passive et innocente qu’elle le laissait croire ? Voici le parti-pris d’Harold Cobert, qui se base certainement sur la révélation finale (dont je ne vous dirai rien pour vous laisser le suspense intact).
La Mésange et l’Ogresse est un livre très intéressant que j’ai vraiment beaucoup aimé. Cela semble paradoxal, et pourtant l’auteur a réussi à instaurer dans son récit une véritable course contre la montre pour coincer celui que l’on sait coupable, sans parvenir à le prouver aux yeux de la loi. Les preuves sont là, sous leurs yeux, et l’on rage de voir les policiers passer à côté. Mais heureusement, on connaît l’histoire, la seule question qui demeure est le « comment arrive-t-on à ce dénouement ».
Ce roman est un très bel hommage à la police et à son rôle dans cette affaire. Nous avons souvent tendance à négliger l’importance des enquêteurs, et l’accent est ici mis sur le travail d’équipe, le professionnalisme et l’implication de chacun de ces agents qui ont oeuvré pour que justice soit faite.
J’ai adoré cette fin. En quelques lignes, on nous démontre que nous n’en savons finalement que très peu sur la nature des événements. Et que nous aussi, nous sommes tombés dans le piège de cette Ogresse.
En conclusion
Ce récit revient sur des moments glaçants qui constituent l’Affaire Fourniret. Un roman très bien construit, qui happe son lecteur dans une course contre la montre décisive pour qu’enfin jaillisse la vérité et que la justice tienne son rôle. Une histoire sombre qui rend un bel hommage aux victimes et aux policiers de cette affaire.
La Parisienne
12 décembre 2016 at 15 h 31 min
Fut un temps je lisais énormément de livres sur des thèmes assez proches. J’avais lu notamment le témoignage de la fille d’Emile Louis, qui m’avait glacée… Pas évident à lire, mais parfois nécessaires je pense…
12 décembre 2016 at 15 h 57 min
Tu te souviens du titre de ce témoignage ? Ca m’intéresse..
12 décembre 2016 at 21 h 00 min
Être la fille d’Emile Louis, Maryline Vinet :)
13 décembre 2016 at 12 h 38 min
Ahah très original comme titre en fait. Merci ;)
13 décembre 2016 at 12 h 39 min
;) je t’en prie !
12 décembre 2016 at 15 h 44 min
Je crois que ce livre me plairait beaucoup. Ayant longtemps étudié le droit pénal et ayant bien conscience de la complexité de chaque affaire, je crois que le message que transmet l’auteur dans ce livre étonnant me parlerait énormément.
12 décembre 2016 at 15 h 57 min
Oui, je pense aussi que tu aimerais cette lecture ;) A ajouter à ta WL !
12 décembre 2016 at 16 h 26 min
J’avais adoré ce livre aussi ! Très belle critique !
13 décembre 2016 at 12 h 37 min
Merci beaucoup :)
12 décembre 2016 at 17 h 08 min
Je suis à la fois fan de thrillers et de témoignages/faits divers. Forcément ça m’intéresse !
13 décembre 2016 at 12 h 37 min
Je pense que tu aimerais ;)
12 décembre 2016 at 17 h 27 min
Je compte bien suivre ta recommandation!
13 décembre 2016 at 12 h 37 min
Ohh chouette j’espère que tu aimeras :)
12 décembre 2016 at 18 h 57 min
malgré ton avis positif, je ne pense pas lire ce livre… trop sombre, trop « glaçant » :(
13 décembre 2016 at 12 h 38 min
Je peux comprendre ! Et surtout quand on sait que c’est vrai…
12 décembre 2016 at 20 h 28 min
J’ai beaucoup aimé ce livre car justement on tombe dans le piège nous aussi.
13 décembre 2016 at 12 h 38 min
Oui, c’est très bien résumé.
12 décembre 2016 at 20 h 34 min
Je l’ai adoré !
13 décembre 2016 at 12 h 38 min
Héhé comme souvent, on est d’accord :)
12 décembre 2016 at 21 h 40 min
C’est vrai que le sujet a l’air de marquer! Pourquoi pas, mais pas en ce moment car comme tu dis, c’est le genre de livre pour lequel il faut choisir son moment de lecture!
13 décembre 2016 at 12 h 39 min
Oui, c’est vrai, c’est un livre fort et qui marque.
13 décembre 2016 at 9 h 18 min
ça a l’air très intéressant et prenant comme lecture ! Bon après, ça reste pas trop mon genre ^^
~Pauline
13 décembre 2016 at 12 h 40 min
M’étonne pas ça ma poulette :) gros bisous !
13 décembre 2016 at 17 h 31 min
Je pense en effet passer mon tour… Ce genre de roman me retourne un peu trop. Cependant, je trouve ça bien qu’il en existe :)
14 décembre 2016 at 15 h 15 min
J’espère qu’il trouvera ses lecteurs :)
13 décembre 2016 at 20 h 51 min
Voilà un livre que j’ai repéré depuis longtemps. Peut être que le Papa Noël a reçu ma lettre et me l’apportera.
Merci beaucoup pour ta chronique qui m’incite d’autant plus à lire ce roman.
J’ai parfois du mal à lire des romans en rapport avec mes études car j’en ai lu tellement à un moment pour me documenter… Mais le dernier que j’ai lu remonte à la rentrée littéraire de 2015 (La Maladroite de Seurat), une affaire sur laquelle j’avais travaillé d’ailleurs. C’est surement le bon moment pour me replonger dans une affaire sordide.
14 décembre 2016 at 15 h 16 min
Merci à toi de m’avoir lue :) J’ai également lu La Maladroite et j’ai beaucoup aimé ce récit. J’espère que tu accrocheras à la Mésange et l’Ogresse, moi j’ai trouvé ce roman remarquable !
15 décembre 2016 at 17 h 41 min
J’ai vu un avis d’une booktubeuse sur ce livre, qui le conseillait, elle aussi. J’aimerais bien le découvrir, en tout cas !
15 décembre 2016 at 18 h 03 min
J’espère que tu l’aimeras :)
16 décembre 2016 at 18 h 42 min
Je te remercie de la découverte :).
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
19 décembre 2016 at 10 h 12 min
Avec plaisir :)
22 décembre 2016 at 13 h 28 min
Je crois que pour une fois, je vais passer mon chemin. Je ne sais pas pourquoi, mais je préfère les thrillers fictifs, pas de réalité là dedans, ça m’angoisse trop. Je préfère les esprits, plus abstraits, tu vois ? ^^
22 décembre 2016 at 14 h 51 min
Je comprends totalement !