La vie enfuie de Martha K.,
Angélique Barbérat

Angélique Barbérat est une auteure que j’apprécie beaucoup depuis que j’ai découvert son premier roman publié, L’instant précis où les destins s’entremêlent. J’ai depuis lu Bertrand et Lola, que je n’avais pas vraiment apprécié. C’est pourquoi j’étais très curieuse d’ouvrir cette nouvelle histoire qui promettait de remettre les compteurs à zéro. Merci aux éditions Michel Lafon pour l’envoi de ce roman.

Le résumé

Marta K. est retrouvée dans la remorque d’un camion en Allemagne, à la frontière polonaise. Elle ne se souvient aucunement de son passé, et même lorsqu’on lui présente son mari et ses enfants, son amnésie est totale. Elle rentre alors chez elle, entourée de ses proches, avec le sentiment que quelqu’un qu’elle a oublié est encore ancré en elle et lui manque terriblement.

Mon avis

Dès le départ, nous sommes plongés dans la vie de Martha, qui se réveille dans la remorque d’un camion en Pologne. Elle ne sait plus qui elle est, elle ignore comment elle est arrivée là, elle ne se souvient plus de rien. Et nous allons avancer à tâtons, à son rythme, pour tenter de découvrir son histoire.
Ce début a pour moi été un peu difficile. Je suis une lectrice persévérante, et heureusement que mes copinautes m’avaient prévenue que le récit deviendrait progressivement happant, car sans ça, je pense que j’aurais probablement mis de côté ce roman et l’aurait fait traîner. Au lieu de quoi je l’ai dévoré en une après-midi.

Ici, nous avons affaire à une histoire d’amour traitée peu ordinaire sous la forme d’un thriller. Comme Martha, nous allons enquêter sur la trace de ses souvenirs, et progressivement soupçonner tout son entourage pour découvrir la vérité sur ce qui lui est arrivé.
La mise en place est, selon moi, beaucoup trop longue, puisqu’il faut plus de 150 pages à l’auteure pour nous expliquer que Martha n’est pas heureuse et que rien ne lui revient, jusqu’à ce que subitement un nom fasse tilt à son esprit. Et à partir de ce moment-là, impossible de lâcher ce livre.

L’engrenage des souvenirs de Martha va se déployer à partir d’un élément déclencheur, et sa vie va se dévoiler à mesure qu’une partie insoupçonnée de sa personnalité va à son tour se révéler. Impossible de savoir à l’avance dans quoi l’on s’engage, car ce que l’on va apprendre dépasse ce que l’on aurait pu imaginer sur Martha. Angélique Barbérat maîtrise très bien les cliffhangers de fin de chapitre, rendant sa lecture à la fois fluide et addictive : on a envie de tourner les pages pour découvrir enfin la vérité.

En refermant ce roman, j’ai l’impression d’avoir pris une petite claque. Mais en même temps, je reste sur ma faim sur plusieurs détails. Tout d’abord, l’identité du persécuteur de Martha est assez facilement devinable, et j’aurais aimé que les explications soient plus compliquées qu’elles ne l’ont été au final. C’était un lieu commun un peu facile, et après une telle histoire, je m’attendais à une révélation plus surprenante.
De même, je trouve qu’il manque d’explications sur plusieurs points : la disparition de Maryline, le pourquoi et le comment Martha s’est retrouvée en Pologne, quelques informations sur Sacha et Anton qui reviennent souvent dans l’intrigue… Je pense que ces quelques points auraient mérités d’être retravaillés.

Dernière remarque : j’aime beaucoup ce titre, très subtile. On aurait pu substituer « enfouie » à « enfuie », mais ce détail est bien plus intéressant et plus révélateur sur le contenu du roman.

En conclusion

Contre toute attente, j’ai beaucoup aimé ce roman d’Angélique Barbérat qui est, selon moi, son meilleur. Traité sous forme de thriller, La vie enfuie de Martha K. se révèle être une lecture addictive et happante que l’on a du mal à refermer, une fois les 150 premières pages passées. Je regrette un dénouement un peu trop « plat », j’aurais aimé être davantage surprise encore. Mais c’est un roman qui a tenu toutes ses promesses, et pour cela, je vous le recommande !

Notation 6 Je recommande

La Parisienne