Jalouse

La semaine dernière, j’ai eu la chance d’être invitée par le magazine Psychologies à l’avant-première de Jalouse, le nouveau film des frères Foenkinos. David Foenkinos est un auteur que j’adore particulièrement (je vous conseille La délicatesse et Charlotte), j’avais pu le rencontrer à St Maur en poche et même si je n’avais aucun livre à lui faire dédicacer sur le moment, il avait pris le temps de discuter avec moi et je m’en souviens encore.

Le pitch du film me donnait envie, et surtout j’aime beaucoup Karin Viard et j’avais hâte de la découvrir dans ce rôle. Nous découvrons une mère célibataire d’une cinquantaine d’années qui se met à envier la jeunesse et la beauté de sa fille, jusqu’à dérailler complètement et s’éloigner de tout son entourage. Jusqu’où ira-t-elle ? La question se pose.

Ce film se scinde très clairement en deux parties : la première, humoristique, qui relève presque de l’anecdote dans laquelle tout un chacun pourra se retrouver. Dans certaines scènes, je me suis même totalement vue avec ma mère, ce qui était vraiment drôle. La seconde partie est plus sombre, plus dramatique, mais tout aussi intéressante. Elle montre l’éloignement progressif et l’isolement de l’héroïne, bien malgré elle, jusqu’à atteindre la quasi folie. J’ai aimé cet aspect psychologique.

Une autre interrogation m’a également fait réfléchir : doit-on dire la vérité, toute la vérité à ses amis ? Pour moi, oui. La vérité est un devoir, si une de mes amies s’apercevait un jour que l’homme qui partage ma vie me trompe, j’aimerais qu’elle m’en parle. Si elle a des doutes, je voudrais le savoir. Et en retour, je ferais exactement de même car je pense que dans un couple, on est en droit de savoir ce genre de choses. Je ne supporte pas le mensonge. Alors, je crois qu’à la place de l’héroïne, j’aurais agi exactement de la même façon qu’elle, la réaction de son amie est à mes yeux discutable. Mais je comprends néanmoins les deux comportements.

Personnellement, je ne crois pas que l’acte commis par Karin Viard vis à vis de sa fille soit volontaire, et j’aurais aimé que l’aspect « acte manqué » soit plus développé, voire prouvé. Mais ainsi, chacun est libre de son interprétation et voici donc la mienne.

Enfin, dernier point, j’ai aimé cette fin en suspens en ce qui concerne sa vie amoureuse. Ce point d’interrogation final est le signe que son épanouissement ne passe pas (uniquement) par l’amour, et c’est une conclusion qui m’a plu.

En conclusion

Contre toute attente, Jalouse m’a fait passer un moment très agréable au cinéma. Il est rare que j’aille de moi-même voir des films français, cependant récemment je suis très heureuse d’avoir eu cette occasion car cela m’a permis de faire de belles découvertes. C’est un film à la fois drôle et touchant que je vous recommande.

La Parisienne