Changer l’eau des fleurs
Valérie Perrin
Je ne sais même pas s’il est utile de vous rappeler à quel point les Oubliés du dimanche, le premier roman de Valérie Perrin, fut mon roman coup de coeur de tous les temps, tellement il m’arrive souvent de parler de ce livre. Et puis, Valérie est devenue plus qu’une auteure, c’est une personne qui compte pour moi. Comment vous dire que je n’ai jamais tant attendu un roman depuis les derniers Harry Potter, alors lorsque je l’ai enfin tenu entre mes mains, l’excitation était à son comble ! Je remercie les éditions Albin Michel pour cet envoi.
Le résumé
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l’on croyait noires, se révèlent lumineuses.
Mon avis
Voilà. Enfin, j’en suis à ce moment où je vous tape la chronique du second roman de Valérie Perrin. Cette auteure merveilleuse que j’aime profondément, qui a bouleversé ma vie de lectrice avec son premier roman, et dont j’attendais le suivant avec une impatience folle. Il est enfin temps de vous parler de cette nouvelle lecture, et laissez-moi vous dire que j’ai bien évidemment profondément aimé. Si vous ne connaissez pas encore Valérie, je ne sais même pas ce que vous attendez, et je ne saurais même pas comment vous convaincre. Allez la voir en dédicace, écoutez-la vous parler et vous regarder, vous verrez comme chaque lecteur compte pour elle. Vous ne pourrez qu’être ému par les histoires si bouleversantes que cette femme écrit.
Changer l’eau des fleurs propose un cadre totalement inédit pour moi dans un roman : l’héroïne est garde-cimetière. C’est donc les morts qui font son quotidien, les morts dont elle connaît les dates par coeur, elle peut même vous raconter leurs enterrements grâce au carnet qu’elle consigne. J’ai vraiment aimé ce point de départ original qui nous permet de découvrir l’histoire de beaucoup de personnages, vivants ou non, de ceux qui restent ou de ceux qui sont partis.
Car bien évidemment, Violette fait également la connaissances des proches de ces morts qui peuplent son cimetière. Et elle partage leur histoire avec nous.
J’ai été profondément émue de retrouver l’écriture si profonde, si poignante et tout simplement si belle de Valérie. Dès les premières lignes, les larmes me sont montées aux yeux tellement j’avais conscience de tenir entre mes mains, enfin, les nouvelles lignes qu’elle avait écrites. L’écriture est un acte tellement intime. J’ai eu l’impression de savourer chaque mot qui était écrit sur ces pages, il faut dire que j’ai pris mon temps pour les découvrir tous un à un. Je ne voulais pas que cette histoire se termine, car alors il faudrait attendre un temps indéfini pour un prochain roman…
J’ai tellement aimé Violette. Une héroïne si particulière, une femme pas comme les autres. J’ai souffert avec elle, et j’ai regretté beaucoup de choses dans ses actes parfois. Valérie a cette intelligence de décrire les drames quotidiens qui jalonnent l’existence des personnes qui nous entourent et dont on ignore souvent tout. Pourtant, chaque être humain a une histoire… et c’est ce que j’adore avec Valérie : elle prend le temps de nous les raconter. D’aller voir ce qui se cache, ce qui est enfoui derrière une personnalité, derrière une identité. D’un seul individu, elle ressort toutes les ramifications qui la lie aux autres.
On n’apprend donc pas seulement à connaître Violette, on découvre aussi son mari, Philippe, que l’on déteste un peu, mais pas totalement. Que l’on comprend. On se prend à regretter leur absence de communication, n’est-ce pas un peu la vie que de se manquer parfois autant ? N’est-ce pas un peu le drame de beaucoup d’existences, de ne pas savoir parler aux gens que l’on aime ? Il y avait déjà de cela dans Les Oubliés du dimanche, on retrouve cette idée dans Changer l’eau des fleurs.
Ce que j’aime avec Valérie, c’est sa capacité incroyable à faire d’une histoire triste et profondément bouleversante… un halo d’optimisme et un élan de vie. Elle ne sombre jamais dans le pathos, jamais les personnages ne s’appesantissent sur leur douleur. Le soleil, le bonheur finit toujours par percer, souvent là où on ne l’attend pas, pourtant là où l’on pourrait le prévoir.
Je suis volontairement bien vague avec l’histoire de ce roman, j’ai juste envie que vous le savouriez comme je l’ai fait. Même si je m’attendais à certains rebondissements (comme notamment celui qui concerne Léonine au milieu du roman), j’ai été surprise par la révélation finale que je n’attendais absolument pas, comme avec Les Oubliés du dimanche. Les personnes que l’on aime sont-elles condamnées à être celles qui nous feront le plus souffrir, malgré elles ? Sont-elles les détentrices de notre plus grand bonheur et du pire des malheurs qui peut toucher nos vies ?
Si je devais néanmoins ajouter un seul petit bémol à cette lecture, ce serait au sujet de la temporalité qui m’a souvent perdue. J’avoue avoir eu du mal à m’y retrouver à de nombreux moments, entre les changements de narrateurs et d’années, mais je pense que cela est dû au fait que je lisais de façon fragmentée. Ca n’a néanmoins pas nui à ma compréhension générale.
En conclusion
Comme toujours lorsque j’aime d’amour un roman, je m’emballe et je vous écris une chronique très longue. Valérie Perrin est une énorme révélation pour moi, elle marque avec ce nouveau roman une place de choix parmi mes auteurs préférés. Si vous ne l’avez pas encore lue, mille fois : FONCEZ. Ce genre de talents est rare, il est précieux. Ses romans sont de ceux que l’on n’oublie jamais dans une vie, que l’on aimerait relire encore et encore, qui nous perdent d’émotions et remplissent de bonheur notre coeur de lecteur. Changer l’eau des fleurs, tout comme Les Oubliés du dimanche, incarnent à eux deux l’exemple parfait de pourquoi la lecture est indispensable à ma vie, ce sont des tourbillons d’émotions dont on ne peut sortir indemnes.
La Parisienne
De la même auteure :
– Les Oubliés du dimanche
23 février 2018 at 17 h 26 min
J’ai découvert cette auteure récemment.
Je reviendrai lire cette chronique en entier après avoir lu son premier roman.
23 février 2018 at 17 h 26 min
J’espère de tout coeur que tu aimeras :)
23 février 2018 at 19 h 10 min
J’avais tellement hâte de lire cette chronique ! Et quelle chronique ! J’ai beaucoup apprécié que tu restes vague sur l’histoire pour nous laisser savourer mais aussi pour mieux te concentrer sur l’auteure et ce que tout cela a éveillé en toi ! Tu peux être sûre qu’il me rejoindra ce roman !
23 février 2018 at 21 h 55 min
Et je suis sure qu’il te parlera et que tu l’aimeras. <3
23 février 2018 at 20 h 34 min
Comme je suis impatiente de le lire à mon tour !!! Merci <3
26 février 2018 at 9 h 55 min
J’espère que tu aimeras, de tout mon coeur <3
23 février 2018 at 20 h 39 min
Tu me donnes terriblement envie de sortir « Les oubliés du dimanche » de ma PAL ! Je vais bientôt recevoir son nouveau roman aussi. Merci pour ton enthousiasme contagieux :)
26 février 2018 at 9 h 54 min
Mais ouiii !! J’espère que tu vas aimer !! <3
24 février 2018 at 8 h 53 min
Oh ♡
Tant d’éloges, cela donne (presque) le tournis.
Tu as bien fait de nous (re)parler de ton coup de cœur pour les livres de Valérie Perrin : te lisant depuis fin 2017, j’ignorais que tu avais apprécié son premier livre (et ne la connaissais même pas comme auteure !).
Cela fait bien 2-3 semaines que j’hésite à commencer un nouveau livre, sans savoir vers lequel me tourner (j’en lis 3 en ce moment, mais aucun roman : poésie, sociologie, et informatif).
Lire ta chronique aujourd’hui, je vois cela comme un joli signe : aujourd’hui aurait été l’anniversaire de ma Maman, décédée il y a 7 ans.
Un joli clin d’œil de la vie… ?
Hop, sur ma liseuse…
Merci ♥
26 février 2018 at 9 h 54 min
Oh… je suis désolée pour ta maman. Mes pensées vont vers toi <3 je pense que ce roman pourrait te plaire.
Prends soin de toi <3
24 février 2018 at 9 h 52 min
Tu m’avait déjà beaucoup tenté avec ta chronique sur Les oubliés du dimanche !
26 février 2018 at 9 h 53 min
Ahhh mais si tu ne l’as pas encore lu, fonce !
24 février 2018 at 11 h 55 min
Et bien dis donc, plus que le livre, tu me donnes vraiment envie de découvrir cette auteure :)
26 février 2018 at 9 h 53 min
:) J’en suis ravie, elle en vaut la peine !
24 février 2018 at 17 h 32 min
Incontournable… alors je vais de ce pas la découvrir.
26 février 2018 at 9 h 52 min
Oh que oui ! Tu fais bien :) bonne lecture !
25 février 2018 at 17 h 19 min
De l’amour à l’état brut, c’est ce qui ressort de ta chronique !
Ceci dit je te comprends. Je n’ai pas encore rédigé la mienne, mais ce ne sera pas une mince affaire non plus !
26 février 2018 at 9 h 52 min
Oui, j’avoue que je ne suis plus très impartiale… ceci dit, ça rend l’exercice encore plus difficile !
25 février 2018 at 19 h 00 min
Juste un petit coucou ! Je reviens dès que je l’ai terminé… Pour le moment, je savoure cette plume si délicate <3
26 février 2018 at 9 h 32 min
Merci Anouk ! Bonne lecture <3
7 mars 2018 at 11 h 33 min
Coucou, c’est à nouveau moi ! J’ai eu un véritable coup de cœur pour la plume de Valérie Perrin, elle est merveilleuse et sensible, si douce. J’ai adoré ce deuxième roman et maintenant, on n’a plus rien à se mettre sous la dent. Mais ce que j’aime, c’est que c’est un roman qui a mûri, sans pression et c’est encore plus agréable de le savourer.
7 mars 2018 at 11 h 52 min
Tellement ! Je préfère largement des auteures comme Valérie qui prennent leur temps, plutôt que d’autres plus productives mais qui perdent en qualité. Heureuse que tu aies aimé, j’irai lire ta chronique :)
26 février 2018 at 14 h 32 min
Olala je note de suite !
1 mars 2018 at 14 h 21 min
Mais oui <3
26 mars 2018 at 21 h 15 min
Non mais non. Tu vas trop me tenter avec ces lectures contemporaines alors que j’en lis jamais!!! En tout cas tu me donnes envie de découvrir la plume de Valérie Perrin et si c’est comme tes autres recommandations cela ne peux que être une excellente lecture. Merci pour la découverte. :)
27 mars 2018 at 8 h 51 min
Mais justement ! C’est le bon moyen pour s’y mettre :D je note dans un coin de ma tête que tu as envie de la lire (en plus j’ai failli t’offrir son premier roman, si j’avais su… !)
28 mars 2018 at 6 h 56 min
Ca y est, terminé !
Hé bien… *rougis* Il y a un début à tout : je crois que c’est le premier livre que tu me conseilles (ou que tu recommandes sur ton blog), et que je n’ai pas aimé…
Je ne l’ai pas détesté, et suis d’ailleurs assez mitigée.
Ce n’est pas le cimetière, ni les morts, ou les deuils.
C’est cette atmosphère étrange, légèrement glauque (surtout lorsque le narrateur est Philippe Toussaint ou Geneviève M.), la sexualité lugubre qui s’étend autant par la forme (les passages de Toussaint et de Geneviève… je ne suis pas prête de les oublier…), autant par le fond (toutes ces tromperies de corps et de coeurs, à toutes les classes…).
Bref, j’ai besoin (vital) d’un livre tout doux, tout léger, tout joli pour me faire oublier cette noirceur glauque.
Dommage, car le style d’écriture est réellement exceptionnel ET le fil de cette histoire elle-même fabuleusement menée ♡
28 mars 2018 at 14 h 35 min
Ohhh je suis triste. Mais je comprends ce que tu veux dire. C’est vrai qu’il y a des passages assez sombres, mais malgré cela je les ai beaucoup aimés, je pense que ça fait partie de la vie de ces personnages, il ne peut pas y avoir que du positif, et ça sert le propos.
Essaie peut-être le dernier roman d’Aurélie Valognes ? Il met du baume au coeur !
29 mars 2018 at 18 h 10 min
Oh, merci ♡
Ca me touche que me répondes (et me proposes une nouvelle lecture).
J’ai toujours un peu le cœur serré lorsque je souhaite faire un retour sur une lecture que je n’ai pas aimé (ou pour laquelle j’ai été mitigée, comme ici) : je sais qu’écrire les chroniques (et lire !) représente une certaine somme de travail, et crains de blesser la blogueuse (ou le blogueur). Mais j’essaie toujours de glisser mon commentaire, en espérant qu’il soit utile (peut-être à d’autres lecteurs du blog qui auraient des points communs avec les miens).
Merci, merci, je pense prendre le livre d’Aurélie Valognes, « Au petit bonheur la chance ! » : je l’avais repéré également (d’ailleurs… grâce à toi ? 😊)
Douce soirée / journée 💚
30 mars 2018 at 21 h 53 min
C’est moi qui te remercie de me lire et de commenter si régulièrement <3 Ca me fait chaud au coeur. Et merci de me faire confiance.
Ne t'en fais pas en tout cas, nous avons tous le droit d'avoir des avis différents, et je ne t'en voudrai jamais de ne pas être d'accord avec moi :)
10 avril 2018 at 13 h 51 min
J’en suis à la moitié, je ne m’attendais pas du tout au passage sur Leonine. Quoiqu’il en soit j’ai tout de suite aimé ce livre ! Je le lis petit à petit pour prolonger le plaisir !
11 avril 2018 at 9 h 21 min
Cette auteure a vraiment un don incroyable :)
En ce qui concerne Léonine, je m’en doutais dès le départ quand j’ai vu la dédicace à Sophie Daull. Si tu connais son histoire, ça pouvait mettre la puce à l’oreille :)