Hello Readers !

Vous le savez si vous suivez le blog, j’ai récemment découvert le nouveau roman de Lori Nelson Spielman que j’ai tout simplement adoré.
À cette occasion, les éditions du Cherche-Midi m’ont proposé de réaliser une interview de l’auteure, et vu l’amour que je porte à ses livres, je n’ai pas hésité une seule seconde ! Un immense merci à Benoît, ainsi qu’à Lori Nelson Spielman.

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Lori, pourriez-vous nous résumer Tout ce qui nous répare en 5 mots ?
Poignant. Optimiste. Drôle. Inspirant. Romantique.

Tous vos livres parlent de reconstruction. Est-ce voulu, est-ce quelque chose d’important pour vous ?
Je pense que nous avons tous envie de devenir le meilleur de nous-mêmes. Nous évoluons, nous grandissons. J’aime les personnages avec des défauts et qui cherchent un vrai sens à leur vie. Comme dans la vraie vie, souvent les personnages ne savent pas ce qui leur manque ou ce qui les empêche de se sentir entiers.

Avez-vous dû vous reconstruire dans votre vie ?
J’aspire quotidiennement à être une meilleure écrivaine, amie, femme, fille et il m’arrive souvent d’échouer. Je suis remplie de petites imperfections. Et oui, j’ai dû faire dans ma vie face à des événements importants qui m’ont transformée. Les changements indésirables peuvent être totalement dévastateurs. C’est peut-être cliché de dire cela, mais c’est souvent dans ce genre de situations que nous pouvons le plus grandir et changer.

Le pardon est un sujet important de vos deux précédents livres. Avez-vous déjà eu à pardonner à des proches ? Ou même à vous-même ? Est-ce qu’accorder le pardon est difficile pour vous ?
Fort heureusement, je n’ai jamais eu de gros différends familiaux. Mais j’ai tout de même fait des choses dont je ne suis pas fière et j’ai dû travailler sur moi-même pour me pardonner comme mon personnage dans « Tout ce qui nous répare ». C’est intéressant de voir à quel point il est difficile de s’accorder le pardon. Nous nous jugeons beaucoup plus sévèrement que nous ne jugeons les autres, c’est le thème de ce roman.

Pensez-vous que vos livres soient une sorte de message envoyé aux gens devant faire face à un deuil ?
Je n’ai jamais voulu écrire une histoire pour les personnes en deuil, mais il est vrai que ce thème est récurrent dans mes romans, n’est-ce pas ? Au fil des ans, j’ai reçu beaucoup de messages de personnes ayant perdu un être cher et qui me disaient avoir trouvé du réconfort dans mes romans. En tant qu’auteur, c’est un compliment énorme et très gratifiant. Donc non, ce n’était pas mon intention mais juste une heureuse coïncidence.

Une partie de Tout ce qui nous répare se déroule à Paris. Était-ce important pour vous de choisir cette ville ? Pourquoi cela ?
Quand j’ai décidé qu’Annie devait voyager dans une autre ville, quitter sa mère pour se reconstruire et devenir indépendante, je ne pouvais imaginer aucune autre ville que Paris. Paris est magique, romantique, bouleversante. C’est une ville extraordinaire et intimidante mais également chaleureuse et accueillante. Toutes ces caractéristiques représentaient parfaitement la personne qu’Annie allait devenir.

Qui imagineriez-vous dans le rôle d’Erika, Annie et Kristen si votre livre était adapté en film ?
C’est drôle comme exercice ! Je pense à Sandra Bullock quand je vois Erika, j’ai même souligné sa ressemblance avec l’actrice dans mon livre. Pour Annie, je peux imaginer Gina Rodriguez, Bella Thorne ou Cierra Ramirez. Quant à Kristen, elle pourrait être jouée par quelqu’un comme Sofia Hublitz ou Taylor Ann Thompson.

Beaucoup de personnes présentent vos ouvrages comme des “feel-good books”. Personnellement, je préfère l’expression “feel-better books” puisque selon moi, vos personnages doivent faire face à de nombreux moments difficiles avant de se retrouver et de trouver le bonheur ? Que pensez-vous de cela ?
J’adore ! Tu as totalement raison ! Le parcours de mes personnages est difficile mais est nécessaire pour trouver le bonheur. Puis-je t’emprunter cette formule et commencer à présenter mes romans en tant que « Feel Better Books » ? Je penserai à toi à chaque fois que j’utiliserai cette phrase !

Lors de vos signatures en librairie, vous devez rencontrer de nombreuses personnes différentes. Sont-ils jeunes ? Vieux ? Pouvez-vous nous raconter une anecdote particulière avec l’un de vos lecteurs ?
J’ai toujours reçu un déluge d’amour et de soutien de la part de mes lecteurs/lectrices et j’en suis si reconnaissante. Je suis fascinée par la variété d’âge de mes lecteurs, de 9 à 99 ans. Je pensais que mes livres allaient toucher des jeunes femmes entre 20 et 40 ans qui luttent pour trouver leur chemin de vie. Je suis heureuse que des femmes plus âgées soient attirées par mes livres et s’identifient à la figure maternelle. Je suis également ravie que de nombreuses adolescentes se retrouvent dans mes histoires.
Après la sortie de Demain est un autre jour, j’ai reçu une lettre de 6 pages d’Allemagne, de la part d’un lecteur d’un certain âge, Dieter, me demandant de lui écrire l’histoire de sa vie. Il était enfant pendant la Seconde Guerre mondiale et plus tard, il s’est échappé de l’Allemagne de l’Est et a poursuivi sa route jusqu’à devenir un jongleur célèbre. Je lui ai répondu que malgré le fait que son histoire soit belle, je n’écris pas de non-fiction. À partir de cet échange, nous avons commencé à nous écrire des lettres puis des mails. Aujourd’hui, nous sommes très bons amis et nous écrivons tous les jours, nous nous sommes même rencontrés l’hiver dernier. Je suis actuellement dans l’écriture d’un nouveau livre qui comprendra, en toile de fond, quelques éléments de l’histoire de Dieter. J’y raconte l’histoire d’une Italienne tombant amoureuse d’un homme d’Allemagne de l’Est. Seul le Mur de Berlin les sépare.

Avez-vous toujours écrit ou avez-vous commencé lorsque vous sentiez qu’il y avait une histoire à raconter ?
J’ai toujours aimé écrire mais très honnêtement, enfant, je n’ai jamais rêvé d’être publiée. J’étais une jeune fille simple du Midwest américain. Je ne connaissais aucun auteur. Cependant, mon besoin d’écrire – et éventuellement d’être publiée – était trop intense. J’ai toujours été quelqu’un de tenace, ce qui m’a grandement aidée dans le monde féroce de l’édition.

Comment écrivez-vous ? Suivez-vous un planning précis ou bien vous laissez-vous porter par l’histoire ?
Généralement, j’ai en tête les grandes lignes de mon histoire tels que les passages clés et la fin. Cependant, il n’est pas rare que l’histoire prenne un autre chemin que prévu pendant l’écriture. J’adore quand cela arrive ! C’est vivifiant, naturel, je recentre simplement l’histoire de mes personnages, c’est tout simplement magique.

Qu’est-ce qui vous inspire lorsque vous écrivez ? Les histoires des gens que vous rencontrez ? Votre propre imagination ?
L’idée de mon premier roman, Demain est un autre jour, m’est arrivée naturellement, sans effort. J’ai retrouvé l’une de mes listes que j’avais rédigées lorsque j’étais adolescente et à partir de là, l’histoire a pris forme. J’ai écrit rapidement et avec passion. L’histoire et les personnages ont tout simplement jailli du bout de mes doigts.
À partir du troisième roman, les idées n’arrivaient plus aussi naturellement. J’espérais qu’une autre idée s’imposerait à moi mais ça n’est jamais arrivé. Cette fois-ci, j’ai dû créer une nouvelle histoire à partir de rien, en utilisant seulement mon imagination. Dès que j’ai eu mon idée –une mère dont le changement de projet inopiné crée une série d’événements tragiques – les personnages, les intrigues secondaires et la toile de fond ont commencé à prendre forme.

Est-ce difficile de laisser vos personnages partir lorsque vous écrivez le point final à une histoire ?
Ça l’est un peu ! J’ai appris à les aimer après avoir passé plusieurs mois voire plusieurs années avec eux. Mais en général, leur histoire finit bien quand j’atteins le dernier paragraphe donc c’est plus facile pour moi de leur dire au revoir et de les ranger dans un coin de mon ordinateur en sachant qu’ils sont heureux.

Quel a été votre livre le plus difficile à écrire ?
Je venais juste de commencer à rédiger Un doux pardon, mon deuxième livre, lorsque j’ai appris que j’étais atteinte d’un cancer du sein donc je dois avouer que ce livre fut le plus difficile à écrire.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre prochain roman ?
Il se trouve que mon quatrième livre vient de paraître en Allemagne sous le titre Heute schon für morgen träumen. Il ne sortira pas aux États-Unis et dans le reste du monde avant 2020 et il reste, à ce jour, sans titre aux Etats-Unis. Ce livre racontera l’histoire d’une jeune italienne qui a grandi dans une famille autoritaire et qui décide de partir voyager en Italie avec sa vieille tante et son impertinent cousin – chacun d’entre eux étant le deuxième enfant des filles Fontana – dans l’espoir de briser l’ancienne malédiction qui empêche les cadets des filles Fontana de trouver l’amour.

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J’espère que cette interview vous aura donné envie de découvrir Lori Nelson Spielman et ses romans. Pour rappel, voici les liens de mes chroniques :
Demain est un autre jour
Un doux pardon
Tout ce qui nous répare
Mille mercis encore au Cherche-Midi et à Lori Nelson Spielman !

La Parisienne